Green Building - Technologies et pratiques écologiques
L’ISOLATION THERMIQUE POUR UN GREEN BUILDING
L’isolation écologique
L’isolation efficace
Sous nos climats, que l’on construise en neuf ou que l’on s’engage dans une réhabilitation, la recherche d’une réduction maximale de déperditions thermiques (d’efficacité thermique) est un des points primordiaux à prendre en compte en matière de green building. Cette décroissance des besoins thermiques, absolument nécessaire au regard des indicateurs économiques, démographiques et environnementaux, s’obtient par la triple démarche « sobriété, efficacité et énergies renouvelables ». Par rapport à la tendance actuelle de croissance de nos besoins énergétiques, cette démarche permet d’atteindre les objectifs du « facteur 4 » (engagement des gouvernements occidentaux à diviser par 4 leur émissions de CO2 d’ici 2050) en agissant sur les trois leviers, dans un ordre précis de priorité, qui se traduit ainsi dans le domaine du bâtiment :
• D’abord la « sobriété » : par une conception architecturale adaptée qui permet d’économiser l’espace (à construire et à chauffer), de réduire les surfaces de déperdition, de capter et de gérer les apports gratuits du soleil en hiver, et de s’en protéger en tété. Cette sobriété dans la conception se double d’une sobriété dans l’usage qui est également un puissant facteur de réduction des consommations.
• Ensuite, « efficacité » : par une enveloppe qui limite drastiquement les déperditions en hiver, les surchauffes en été, et tire le meilleur parti des caractéristiques thermiques des matériaux avec, en aval, des équipements ajustés aux besoins.
• Enfin, et enfin seulement, recours aux « énergies renouvelables » : pour l’appoint nécessaire aux systèmes de chauffage et de production d’eau chaude.
L’efficacité de l’enveloppe repose principalement sur trois bases : isoler fortement les parois, limiter les discontinuités de l’isolation (ponts thermiques) et limiter les passages d’air parasites. Le fait d’isoler fortement résulte directement de la phase de conception du projet ; tandis que limiter les ponts thermiques dépend particulièrement du choix des systèmes constructifs et que l’étanchéité à l’air est instantanément liée à la qualité de la mise en œuvre. L’isolation efficace doit drastiquement réduire les besoins énergétiques, au minimum dans le cadre des objectifs du « facteur 4 ».
L’isolation durable
Dans les conditions de vie dans l’ouvrage, les matériaux sont soumis souvent à des agressions ou à des nuisances non planifiées : affaissements, détériorations par les rongeurs, les insectes, humidité, incapacité de résilience après un dégât des eaux, etc. Si en théorie tous les matériaux ont une durabilité « assurée », leurs sensibilités à tous ces aléas sont très diverses, et leur durabilité réelle comme celle de leurs performances dépend beaucoup du type de système constructif dans lequel ils sont utilisés, et de la qualité de leur mise en œuvre.
Pour une isolation vraiment durable de type green building, il faut à la fois choisir le matériau adapté et le mettre en œuvre de façon à garantir sa tenue dans le temps ainsi que celle des autres éléments de la paroi qui lui sont associés. Pour savoir si un matériau est adapté à tel ou tel usage, il est nécessaire de voir sa documentation technique complète qui précise les mises en œuvre recommandées. L’isolation durable, c’est aussi une isolation adaptée au cycle de vie du bâtiment. Les différentes sensibilités des isolants aux aléas pouvant compromettre leur durabilité sont :
• Sensibilité aux tassements ;
• Sensibilité aux rongeurs et aux insectes ;
• Sensibilité à l’humidité (eau et vapeur d’eau).
L’isolation pour des bâtiments sûrs et sains
Afin d’avoir des bâtiments green building sûrs, les isolants et les parois aussi doivent avoir de bonnes tenues au feu. Le comportement au feu des matériaux de construction est très inégal et les isolants, matériaux légers et aérés, font partie, avec certains produits d’étanchéité (membranes…) et de finition (peintures, voilages…) des produits sensibles. Mais le comportement au feu est loin d’être le principal déterminant pour les isolants car ils ne sont jamais laissés nus en parement : c’est donc plutôt celui de la paroi et surtout de son parement qu’il faut examiner de ce point de vue. En effet, la tenue au feu et la conservation des qualités mécaniques des parois comprenant des isolants inflammables tiennent avant tout au comportement des parements et des éléments de structure.
Le choix des matériaux de parement est donc important et détermine le comportement au feu des isolants et des parois. Ces matériaux d’isolation doivent être sains. Ce type d’isolation doit offrir des bâtiments sains, pour les habitants comme pour les personnes qui les réalisent.
Les pollutions liées aux matériaux et particulièrement aux isolants peuvent être de plusieurs ordres :
• Les moisissures et germes pathogènes, responsables de maladies infectieuses et/ou d’allergies ;
• Les substances particulaires et les fibres microscopiques en suspension dans l’air qui peuvent être inhalées et être responsables de graves maladies : silicoses, cancers de la plèvre … ;
• Les substances gazeuses souvent dégagées par les matériaux organiques issus de la chimie du pétrole, présents dans certains isolants, mais aussi dans les colles, additifs, agents de fabrication, produits de finition et de décoration divers comme le styrène, le toluène, le benzène, les formaldéhydes, les organochlorés, etc., connus sous le terme générique de composés organiques volatils (COV) ; ils sont de plus en plus réglementées, notamment depuis la directive européenne REACH ;
• Les métaux lourds responsables d’intoxications comme le plomb, mais aussi des produits de traitement du bois (le cuivre, le chrome, l’arsenic) sont aujourd’hui en forte régression ;
• Les rayonnements ionisants et non ionisants.
Choix de matériaux à faibles impacts environnementaux
L’isolation dans un green building doit utiliser des matériaux à faible empreinte écologique. Ainsi, l’analyse du cycle de vie (ACV) est l’outil de base qui permet de quantifier l’impact sur l’environnement d’un matériau, d’un service, ou d’un bâtiment. Cette démarche, codifiée (normes de la série ISO 14040) et maîtrisée, reste malheureusement affaire de spécialistes car, en cherchant à être exhaustive, elle est de fait devenue complexe et onéreuse.
Pour un matériau de construction, une ACV cherche à quantifier ce qu’il coûte à l’environnement, dans l’idéal à chacune des étapes de sa vie : fabrication, transport, mise en œuvre, entretien et devenir en fin de vie. Une telle approche permet donc de comptabiliser ce que le matériau consomme (énergie fioul, charbon…, eau, matières premières renouvelables, non renouvelables, etc.) et émet (polluants de tous ordres, pour la terre, l’air, l’eau…). On parle d’« écobilan », d’ACV, d’analyses d’impacts…
Pour le choix d’éco-isolants, les indicateurs environnementaux les plus choisis sont le bilan CO2 (ou bilan carbone) et l’énergie grise. Les autres indicateurs sont utilisés pour vérifier qu’un matériau ayant une « bonne note » sur les premiers critères ne présente pas de graves « lacune » sur les autres. En cela l’exemple de l’amiante est intéressant car sur les indicateurs « CO2 », « énergie grise » et « épuisement des ressources », il aurait été un éco-matériau… sauf que sur l’indicateur « toxicité » le résultat est rédhibitoire.
Les principaux indicateurs environnementaux sont :
• Toxicité humaine ;
• Production d’ozone photochimique ;
• Odeur ;
• Énergie consommée ;
• Eau utilisée ;
• Épuisement des ressources naturelles ;
• Déchets inertes produits ;
• Déchets radioactifs ;
• Effet de serre ;
• Acidification ;
• Eutrophisation ;
• Écotoxicité aquatique.
Les matériaux d’isolation
Les isolants synthétiques
Ce sont généralement le polystyrène expansé, le polystyrène extrudé et les polyuréthanes. Ces isolants sont produits par l’industrie du pétrole, le plus souvent à partir d’un ou de plusieurs dérivés du processus de raffinage. Le fait qu’ils soient issus le plus souvent du recyclage de matières considérées comme déchets de la pétrochimie (comme le naphta, servant de base aux polystyrènes) n’en fait pas pour autant des produits acceptables dans une démarche environnementale cohérente de green building. En effet :
• Leur production est énergivore, fortement productrice de CO2, et pollue les milieux naturels (air, eau, ozone stratosphérique…) ;
• Dans la phase d’utilisation, si les produits les plus toxiques pour l’environnement et la santé humaine ont été interdits, les isolants de synthèse posent encore de nombreux problème de dégagement de COV, et sont pour la plupart fortement toxiques en cas d’incendie ;
• En fin de vie, aucune filière de recyclage n’est suffisamment organisée pour assurer la séparation des composants et/ou leur élimination sans dangers pour la santé et l’environnement.
Néanmoins, tous les produits isolants de synthèse ne sont pas à mettre au même niveau. Ainsi les fibres de polyester font figure de bons élèves (dans la mauvaise classe). En effet, bien que polluantes et énergivores à la production, leur utilisation ne présente pas de risques notables pour la santé en cours d’utilisation. Naturellement stables, les fibres ne dégagent pas de COV ni de gaz toxiques particuliers en cas d’incendie. Elles peuvent être réutilisées en fin de vie du bâtiment.
Les isolants minéraux
Il s’agit principalement des laines minérales, du verre cellulaire, de la mousse de verre, du verre expansé, de la perlite expansée, de la vermiculite expansée, de l’argile expansée, de la pierre ponce et la pouzzolane et de la mousse minérale. Ces isolants sont issus de matières premières minérales (silice, argile, roches volcanique, …). Ils peuvent également inclure certains produits de recyclage (verre, coke de hauts fourneaux, …). Les matières premières, au cours d’un processus industriel dans lequel sont généralement incorporés divers additifs, sont transformées en fibres fines, rouleaux, panneaux, granules expansés, … avec des propriétés très variables.
Si la production utilise des matières premières souvent abondantes dans l’écorce terrestre, les process de fabrication basés sur la cuisson à haute température sont énergivores et producteurs de CO2. Dans la phase d’utilisation, les produits sont de stabilité variable selon leur texturation et leur densité. En fin de vie des bâtiments, les possibilités de réutilisation ou de recyclage dépendent beaucoup de la nature de ces produits et surtout de ceux qui leur sont associés. Les isolants minéraux ne peuvent donc être utilisés pour le green building qu’en fonction de leurs caractéristiques propres.
Les isolants végétaux et d’origine animale
Les isolants végétaux principalement utilisés sont à base de bois ou issus de l’agriculture. Ils sont les plus couramment employés en green building et leur utilisation est en croissance rapide, pour plusieurs raisons :
• La ressource est renouvelable et très abondante ;
• Fixant le CO2, ils ont le meilleur bilan carbone de tous les isolants et sont peu énergivores, sauf exception pour les produits industriels denses ;
• Sans additifs particuliers, ils sont sains pour les habitants, s’ils sont correctement mise en œuvre pour éviter tout risque anormal d’humidité, c'est-à-dire dans des parois étanches à l’air et à l’eau et perspirantes ;
• Leur comportement au feu est satisfaisant contrairement aux préjugés ;
• En fin de vie du bâtiment, ils peuvent être réutilisés, ou valorisés en tant que combustibles ou humus pour certains d’entre eux.
Mais tous les isolants végétaux ne sont pas pour autant « écologiques ». En effet, la laine de coton par exemple, quand elle est issue de la fibre native, est le produit d’une agro-industrie fondée sur une monoculture intensive extrêmement polluante des sols, destructrice de l’agriculture vivrière et de l’autonomie des populations des pays producteurs. Il n’en va évidemment pas de même avec le coton recyclé.
Les isolants d’origine animale sont principalement à base de poils comme la laine de mouton, de plumes et duvets des oiseaux. Ils sont les seuls isolants thermiques produits naturellement en tant que tels. En théorie, tous les poils et plumes des animaux pourraient convenir pour confectionner des isolants. Mais dans le contexte économique actuel, la ressource doit être suffisamment concentrée et/ou organisée.
Quelques techniques de mise en œuvre
L’isolation des murs extérieurs
Dans un bâtiment, le mur est la paroi qui présente le plus de contacts avec l’extérieur, donc le plus d’échanges thermiques. C’est aussi la plus sollicitée mécaniquement (support des planchers et de la toiture, résistance aux éléments naturels : vents, séisme, etc.), et la plus complexe puisque c’est elle qui comporte la quasi-totalité des passages entre l’intérieur et l’extérieur (portes, fenêtres). Les murs représentent aussi la plus grande quantité de matière. Il n’est donc pas étonnant que ce soit souvent par les matériaux des murs que l’on désigne un bâtiment : « une maison en pierres, en parpaings, en paille… ». Pour dire que c’est une maison dont les murs sont construits avec ces matériaux.
Il existe une grande variété de propositions techniques pour assurer l’isolation des murs du green building. La solution de base est la construction de murs isolants (murs assemblés à structure bois et murs maçonnés). Dans cette famille on a :
• Les murs maçonnés à isolation répartie : monomurs en terre cuite, en béton cellulaire et en blocs de béton allégés;
• Les murs isolés par l’extérieur : isolation enduite sans lame d’air, isolation sous bardage avec lame d’air et les murs maçonnés à double paroi ;
• Les murs isolés par l’intérieur : isolation par panneaux ou blocs à enduire, isolation sur ossature bois rapportée et l’isolation avec contre-cloisons maçonnées ;
• Les murs « bois » et « ossature bois » : murs en bois massif isolés, en ossature bois et remplissage isolant à sec, remplissage bétons légers et en ossature bois et remplissage bottes de paille.
Les murs à isolation répartie ou monomurs sont constitués par des blocs à maçonner autoporteurs et autosuffisants du point de vue thermique dans la plupart des cas. Ils sont constitués de matériaux allégés : terre cuite porosée à multiples perforations, béton cellulaire, ou granulats légers liés par un ciment (pierre, argile expansée, etc.). Il est possible de réaliser une correction thermique des murs maçonnés par :
• la pose d’une isolation de faible épaisseur côté intérieur et/ou extérieur ;
• la projection d’un enduit isolant côté intérieur et /ou extérieur ;
• la pose d’un parement intérieur à faible effusivité.
L’isolation des sols
Il existe principalement trois types de sols, selon leur position dans le bâtiment et leur fonction thermique entre l’espace habité et l’extérieur :
• les sols de rez-de-chaussée en contact direct avec le terrain, ou sols sur terre-plein : sols à forte inertie (isolation sous dalle), à inertie moyenne (isolation sous chape) et les sols à faible inertie ;
• les sols séparés du terrain par un espace vide non chauffé (planchers sur espaces non chauffés). Cet espace peut être le milieu extérieur (sols sur plots ou pilotis), un milieu tempéré (vide sanitaire), ou un espace tampon (cave, sous-sol, étage non chauffé, etc.) : isolation de dalles existantes, planchers en structure bois et en maçonnerie ;
• les sols intermédiaires entre étages habités et chauffés.
La conception de l’isolation des sols sur terre-plein se fait en fonction de quelques grands critères :
• le niveau d’inertie recherché ;
• la fonction thermique du sol (passive, ou active avec un plancher chauffant) ;
• le type de revêtement intérieur envisagé (carrelage, béton, terre crue, parquet bois, sol souple collé …).
Dans tous les cas, les risques de remontées capillaires et la gestion des ponts thermiques devront être gérés avec soin.
En construction neuve green building, les systèmes les plus logiques du point de vue thermique, économique et environnemental, sont généralement les planchers à structure bois, auxquels on pourra apporter l’inertie souhaitée pour les espaces intérieurs par une chape sèche ou humide. Par ailleurs, les contraintes thermiques pour les planchers entre étages chauffés sont souvent accompagnées d’exigences de confort phonique dont il faut tenir compte. Les sols des greniers, combles non chauffés doivent être pris en compte dans l’isolation des toitures.
L’isolation des toitures
Les toitures sont des éléments très importants dans la construction d’un green building. Elles aident à contrôler le flux d'air et d'humidité dans le bâtiment et l’isolent également des températures extrêmes. Dans la plupart des constructions anciennes, la fonction protectrice de cet abri n’incluait pas la fonction thermique d’isolation à proprement parler, qui était affectée au dernier plancher, celui du grenier. On parle de « toitures froides ».
Aujourd’hui, il est rare que l’on ne regroupe pas ces deux fonctions de protection et d’isolation afin de rendre habitable l’ensemble des volumes contenus par les parois extérieures. Mais ce « gain » d’espace se double d’une complexification de la toiture en tant que paroi extérieure. Du point de vue thermique, les toitures sont les parois opaques qui, pour une surface donnée, présentent à la fois le plus de déperditions en hiver, et le plus de risques de surchauffes en été.
Cela nous montre que c’est la paroi qui doit recevoir le haut niveau d’isolation, aussi bien pour empêcher la fuite des calories en hiver que pour éviter leur entrée en été. L’isolation de la toiture devra donc tenir compte non seulement de l’épaisseur de l’isolant mais également de sa densité (inertie de transmission) et de tous les ponts thermiques et points d’inétanchéité possible à l’air. L’utilisation massive en toute logique constructive du bois pour ses qualités mécaniques, a permis déjà de réduire les ponts thermiques grâce à sa conductivité relativement basse.
Pour remédier aux effets de l’inertie de transmission sur la toiture, les premières dispositions sont d’ordre constructif :
• une couverture faiblement « captrice » (toiture végétale) ;
• une lame d’air sous couverture dimensionnée pour un véritable tirage thermique, qui, selon la pente, peut représenter des épaisseurs importantes (plus de 10 cm pour une pente de 30 %) et des aménagements spécifiques des entrées et sorties du flux d’air ;
• un parement intérieur (plafond) à forte inertie.
La toiture végétale ou toit vert est un gros atout écologique pour les constructions durables de type green building. Elle cumule tous les avantages d’une construction durable. Installée sur les terrasses ou les toits peu pentus, elle s'inscrit dans une démarche de développement durable en proposant une isolation naturelle des bâtiments. En effet, dans le cadre d'un milieu urbain, un toit végétalisé permet de concourir à la restauration de la biodiversité. Cette solution offre également de belles perspectives en matière de filtration et d'épuration biologique des eaux de pluies. Elle permet aussi de limiter les apports massifs d'eau de pluie dans les canalisations d'eaux pluviales. La végétalisation des toits en milieu urbain permet aussi de réduire les taux de CO2 dans l'air tout en fixant les principales pollutions (poussières atmosphériques et pollens).
En outre, la technique du toit végétal permet d'isoler naturellement le bâtiment. Le mélange de terre et de végétaux enracinés sur les toits permet en effet de réaliser des toitures étanches à l'air et à l'eau mais aussi résistantes au vent et au feu. Depuis quelques années, la pratique de la toiture végétale s'inscrit de fait dans les pratiques écologiques des constructions durables, la version architecturale de la philosophie du développement durable. En effet, les toitures végétalisées des terrasses permettent de protéger les matériaux imperméabilisants (membrane isolante) des U.V. et du rayonnement thermique solaire. Cette protection naturelle permet d'espérer une durée de 30 à 50 ans pour la membrane d'étanchéité.
L’isolation des baies vitrées
Les baies vitrées constituent un point particulier dans l’enveloppe du bâtiment green building, car leurs fonctions sont multiples. Du point de vue thermique, elles sont à la fois et alternativement captrices et déperditives en fonction des orientations, des moments de la journée et des saisons. Mais elles doivent aussi assurer les vues vers l’extérieur, permettre le passage des personnes (portes-fenêtres), celui de la lumière, de l’air à certains moments… Toutes ces fonctions en font des organes très techniques, dans lesquels la performance thermique doit composer avec les autres exigences qu’on attend d’elles.
Les déperditions thermiques des baies tiennent à deux facteurs : la qualité intrinsèque de ces baies d’une part, et la qualité de leur pose d’autre part. En termes de dimensionnement des baies, on aura tout intérêt, pour une surface donnée de baies, à utiliser le moins de linéaire possible de menuiserie, c'est-à-dire à préférer les grands vitrages, et à augmenter la surface des baies plutôt qu’à multiplier leur quantité. En effet, par rapport à deux petites baies, une grande de surface équivalente :
• est moins déperditive car elle comporte plus de vitrage et moins de menuiserie ;
• est plus captrice, car dans une baie, seul le vitrage est capteur ;
• et coûte moins cher, en achat de menuiserie comme en maçonnerie.
AUTRES ŒUVRES LÉGERS DANS UN GREEN BUILDING
La plomberie et l’électricité dans un green building
La plomberie est aussi un autre élément important de confort, d’économie et de sécurité dans un green building. Sa mise en place est une étape nécessaire dans la construction. L’eau est en effet nécessaire pour le confort des habitants, aussi bien au niveau de l’hygiène que de l’alimentation. Face au défi pour préserver l’environnement, les spécialistes réussissent peu à peu à mettre en place la plomberie écologique. Cette dernière doit être conçue de manière à produire le moins d’énergie grise possible et doit se coordonner au reste de la maison.
Les matériaux de plomberie d’un green building doivent être fabriqués de manière à respecter l’environnement. Les constructeurs tâchent en effet d’utiliser le moins de carbone possible ainsi que d’améliorer leur isolation thermique afin de limiter les pertes de chaleur. Les spécialistes s’efforcent également de faire des efforts dans les domaines d’économie d’eau, de plomberie solaire, de respect de l’environnement et de fausses sceptiques. Il est important d’entretenir la plomberie ou de changer régulièrement, afin d’éviter qu’elle ne devienne toxique, aussi bien pour l’environnement que pour la santé.
Les canalisations en polyéthylène sont des canalisations en plastique recyclé. Elles sont assez intéressantes du point de vue sanitaire, et surtout au plan écologique parce qu’issus du recyclage. Hélas, elles ne sont pas très résistantes et supportent mal la chaleur et les fortes pressions. En outre, l'utilisation de canalisations en plastique, pour les systèmes d'aspirateur central, les entrées d'air froid pour les cheminées et chauffages au gaz, peut contribuer à réduire les courants d'air dans l'environnement familial.
Les canalisations en PVC représentent un bouleversement pour l’environnement. En effet, la consommation en énergie grise pour leur fabrication est très importante, leur élimination pose également des problèmes et leur fiabilité n’est pas bonne : le pvc devient friable avec le gel et son étanchéité commence à se dégrader au bout d’une trentaine d’années en terre, une dizaine seulement au soleil. Le PVC est produit à partir de pétrole et de sel. Il contient des plastifiants dangereux pour la santé, notamment de l’ester phtalique. Entre aussi dans sa composition des stabilisants à base de métaux lourds toxiques, des agents ignifugeants à base de paraffine chlorée, nocive pour la santé, ou des dérivés d’antimoine, réputés cancérigènes. Ces substances posent par ailleurs des problèmes lors de leur production et de leur élimination.
Dans le green building le bon choix de la robinetterie engendre d’importantes économies d’eau, comme :
• Les mitigeurs : ils permettent une économie considérable d'eau chaude, donc d'énergie pour produire celle-ci ;
• Le robinet thermostatique : avec un robinet de douche classique, une grande quantité d'eau est perdue lorsque l'on ajuste la température. Avec un robinet thermostatique, on règle d'un côté la température directement grâce à la graduation inscrite sur l'appareil, et de l'autre la pression désirée ;
• Le réducteur de débit : il s'installe sur une pomme de douche à la base du flexible et permet de réduire le débit d'eau de moitié tout en gardant la même pression de jet ;
• Le mousseur : il s’installe sur le robinet et permet d'une part d'éviter les fuites et d'autre part de diminuer le débit tout en conservant une pression identique par rapport à un robinet non équipé. La quantité d'eau est réduite mais compensée par de l'air.
Il est tout à fait possible de produire soi-même son électricité avec des modes de production écologiques, grâce à l'énergie photovoltaïque, l'énergie éolienne ou l'énergie hydraulique. Il est aussi possible de choisir une électricité écologique chez les fournisseurs. Le comité de liaison des énergies renouvelables et WWF - France ont créé le label Eve (Électricité Verte Écologique) pour mieux s’y retrouver parmi les offres des différents fournisseurs d’électricité écologique. L’idée est d’assurer, avec un réel souci de transparence, une électricité produite dans le respect de l’environnement et le développement des énergies renouvelables. De son côté, Greenpeace a lancé son comparateur d’offres vertes, Ecolo Watt.
Le plastique joue un rôle important dans le monde de la haute technologie et est souvent pris pour acquis. Les plastiques utilisés, dans la fabrication des composants électriques d’une installation, doivent être particulièrement bien adaptés pour répondre aux besoins simultanés de sécurité électrique et d’incendie. La durabilité du plastique des composants électriques permet d’avoir des produits qui durent longtemps.
Les portes et fenêtres pour green building
Les portes et les fenêtres ferment un bâtiment, et doivent par conséquent respecter des critères très stricts. Les portes d’entrée doivent protéger de l’humidité, du gel, de la chaleur et du bruit. Ils doivent aussi fournir la sécurité, la durabilité, l'efficacité énergétique. Comme beaucoup de leurs clients ne font pas confiance aux traditionnelles portes en bois, les fabricants misent sur l’aluminium et le PVC pour la structure, avec remplissage de mousse isolante douteuse : ce genre de portes est très critiquable pour des raisons écologiques et il vaut mieux leur préférer les portes en bois.
Aujourd'hui, il existe une variété de solutions durables et efficaces en matière plastique pour des portes qui sont faciles à entretenir. En dépit de leurs propriétés de faible poids, les portes en plastique sont extrêmement durables. En fait, l'utilisation croissante de produits de porte en plastique a validé leur force, l'efficacité énergétique et la valeur acoustique.
Les portes d'entrée avec un noyau de mousse de plastique peuvent inhiber le son et ajouter de la valeur d'isolation qui peut aider à réduire le chauffage et le refroidissement des besoins énergétiques. La mousse d'étanchéité peut également être utilisée pour calfeutrer les fenêtres, les portes et les plaques de seuil pour sceller contre les infiltrations d'air indésirables. D’un point de vue écologique, le bois massif est le matériau le plus recommandable. En effet, un panneau en bois massif en trois ou cinq couches croisées, est solide et garantie une bonne isolation thermique et phonique.
Les fenêtres sont les points faibles du bâtiment en termes d’isolation thermique, y compris du green building. En hiver, les fenêtres orientées au sud captent plus d’énergie qu’elles n’en perdent. Il y a des partisans du simple vitrage (au sud), qui favorise les apports solaires, et des partisans de vitrage isolants qui réduisent les pertes de calories. Afin de faire le choix, le vitrage et le cadre doivent être thermiquement performants. En revanche, une fenêtre composée comprend deux vitres que l’on ne sépare que très rarement (pour les nettoyer), ce qui améliore l’isolation. Une fenêtre double se compose de deux panneaux qui s’ouvrent séparément. Elle permet une bonne isolation thermique, mais aussi phonique.
Les fenêtres en vinyle et les portes en verre permettent d’utiliser moins d’électricité pour chauffer et climatiser une maison ou un bâtiment. Cette efficacité énergétique aide à réduire les émissions de gaz à effet de serre des centrales électriques. En outre, les faibles besoins d'entretien des fenêtres en vinyle et les portes en verre éliminent le besoin de peintures, teintures, diluants et décapants qui nuisent la qualité de l'air.
LES AMÉNAGEMENTS
Les escaliers
Les escaliers sont des éléments essentiels d’une construction et ont l’obligation de répondre à des normes très précises en matière de sécurité. Dans les immeubles, les escaliers pouvant toujours présenter des risques, sont la plupart du temps construits dans des matériaux lourds (en général du béton). Les jonctions entre les marches et le limon, le noyau ou le mur, ainsi que celles entre le limon et les planches, devraient être systématiquement traitées acoustiquement, ce qui limite considérablement la propagation du bruit dans un escalier en bois.
En tant que matériau écologique, le bois local doit faire ses preuves en matière de durabilité. Un bois dur tel le chêne résistera au moins 80 ou 100 ans, par contre les marches fines en bois tendre sont à éviter. Pour du green building, le bois est naturellement plébiscité.
Les terrasses et balcons
Comme les toitures, les terrasses et balcons verts deviennent un atout important, pour le green building. En effet, une terrasse conçue dans l’esprit d’un jardin permettrait de créer un micro-écosystème. Ainsi, oiseaux et petits insectes peuvent nicher au sein de cette verdure. Sans négliger l’aspect esthétique, ni les valeurs originelles, la terrasse peut devenir aussi un jardin à consommer. Ainsi, fruits et légumes à portée de main peuvent accompagner les délices de la cuisine. Pour cela, il faudra optimiser l’espace à aménager, en régulant la consommation d’eau et d’énergies (gaz, électricité). Il faut prévoir un bac pour recycler les déchets naturels (épluchures, mauvaises herbes, branchages) afin de créer son engrais vert. Celui-ci sera réutilisé rapidement pour en faire une couverture ou après une longue décomposition pour un compostage mélangé à la terre.
Les composants de la terrasse verte sont : la végétation, les plantes dépolluantes et les plantes d’ombrage. Il s’agit d’aménagements visant à réduire les îlots de chaleur, comme le préconise la certification LEED. Différents matériaux sont à prendre en compte pour leur élaboration. En effet, il est nécessaire d’identifier leurs utilisations et leurs buts, ainsi que les assemblages et les mises en œuvre. L’architecture doit donc être exploitée, non seulement par les matériaux qu’elle représente, mais aussi par ses volumes, ses formes et ses styles. Architecture et paysage sont des facteurs capitaux pour réussir l’aménagement des terrasses et balcons.
La qualité de l’air intérieur d’un green building
Un bâtiment construit dans une optique de développement durable tient aussi compte de la santé à court et à long terme de ses occupants. Pour cette raison, les bâtiments green building intègrent principalement dans leur conception des mesures destinées à améliorer la qualité de l'air intérieur.
Ces constructions peuvent se traduire par la sélection de matériaux qui ne libèrent pas de composés nocifs, ni de substances chimiques dangereuses. L’ajustement des conditions ambiantes en termes de ventilation, de température, d'humidité et d'éclairage, est aussi d’amélioration. Les environnements intérieurs sains assurent non seulement le bien-être des occupants, mais garantissent également leur satisfaction et stimulent leur productivité.
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LE DÉVELOPPEMENT DURABLE ET L’EMPREINTE ÉCOLOGIQUE
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